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Les résidences à la malterie
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27 mars 2007

PAQUERETTE - 7 avril 2007

Pâquerette rassemble trois individu.e.s autour de la possibilité de se pénétrer, transpercer, créer des intersections. Avec des godes, gants, doigts, voix, les danseurs (Cecilia Bengolea et François Chaignaud) se cambrent, se perforent, chantent et s'effraient. Leurs imaginaires sont stimulés, déchirés, excités, amusés par le plaisir et la douleur d'être ensemble, au milieu, dedans.
Un troisième s'introduit dans cet univers pour y transformer les possibles espaces à investir, envahir, délimiter, affranchir, disséquer. En se servant de fils de fer, feux d'artifices, plumes argentées, sons, il coupe, explose, caresse l'air, les fesses, le sol.... Ainsi, les corps, libérés de toute restriction physique, morale et psychologique, interagissent, multiplient les fictions, les drames et les danses.


En permettant l'action de se pénétrer, d'autres désirs de jeux, de puissances, de profondeurs, de rencontres se concrétisent. Ainsi, une ample gamme de sentiments, de comportements, de gestes, d'accessoires, d'attitudes, d'habitude censurés, imposibles ou oubliés, deviennent aussi possibles : bien sûr l'amour, le plaisir, la douleur, la violence...  mais aussi la cruauté, le ridicule, la soumission, le sadisme, la mesquinerie, la vulnérabilité humoristique, le sens du défi, l'excitation nauséeuse, la fierté pyrotechnique ...
Cette danse révèle l'épreuve des frissonnements, crises de nerfs, abandons sensuels – extrêmes sensations d'où surgit la forme polysémique. Intrusions apolliniennes, symétries et harmonies désorganisent régulièrement le chaos.


Ainsi, avec Pâquerette, sphincters et anus deviennent directement disponibles à la chorégraphie. Il s’agit, par là, de pousser au plus loin un mouvement déjà repérable dans l’histoire récente de la danse. Pendant ces vingt dernières années, des expériences ont consisté à bousculer la hiérarchie entre les différentes parties du corps et à injecter, dans la chorégraphie, un travail sur la sensation des organes, de son intérieur, de ses orifices. Notre projet est de poursuivre et de radicaliser ce mouvement en rompant le consensus qui a, jusque-là, malgré tout préservé les anus de la chorégraphie.
Nous souhaitons, par une démarche à la fois chorégraphique et militante, prendre en brèche le puritanisme de l’allocation territorialisée des parties  intimes et érogènes. En désexualisant les trous du corps,
Pâquerette resexualise le corps dans son entier. L’enjeu est donc tout autant géographique que symbolique. Prendre conscience des effets stérilisants de la géographie dominante appliquée aux corps nous permet de laisser de nouvelles élaborations symboliques voir le jour.


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